vendredi 7 novembre 2014

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE



66

Décapsule
L'opercule
Décachette
La gâchette

67

Je suis Maxime
L'ogre teuton
Tu es Mignon
Et ton nom rime
Avec le mien

J'ai l'âme morte
Ton cœur est bon
Tu es la porte
Je suis le gond

Je suis Maxime
L'ogre boulon
Tu es trognon
Mais mon nom rime
Avec le rien

Tu es la cîme
Je suis le fond
Je suis l'abîme
Tu es le pont

68

Je suis Bouglah
L'ogre melon
L'ogre ballon
Qui tourne en rond 

Je suis Bouglah
L'ogre pas là
L'ogre marron
Qui fait chou gras

Je suis Bouglah
L'ogre gaga
L'ogre un peu con
Qui fait chou blanc

69

Tour de France

Marche à l'eau
Qui désaltère

Rond le dos
Mets des haltères

Lève haut
Bien ton postère

Pédalo
La pente austère

Et repos
Au monastère

70

Madame a l'âme aha
Monsieur retend ses bas

Madame ne veut pas
Monsieur contrarie pas

Madame a l'âme aha
Monsieur l'esprit bobo

Madame sourit pas
Monsieur dit c'est pas beau

Madame a l'âme aha
Monsieur le cœur à l'eau

Madame chiale aha
Monsieur dit pas un mot

Madame est morte oho
Monsieur répond allo ?

A répond plus, Monsieur
Madame a rendu l'âme

71

Monsieur Pompidou
L'est tout mou
Et voit flou

Monsieur Poulidor
Bande encore
Dans l'effort

Monsieur Pompadour
Fait la cour
Mais trop court

Monsieur du Pompon
Claque à fond
Du talon

Monsieur Pompidou
Fais coucou
A doudou

Monsieur Poulidor
Crève encore
Triste sort

Monsieur Pompadour
C'est retour
A basse-cour

Monsieur du Pompon
Croit « c'est bon »
Mais trop con

72

Je t'épluche de rien
Je te tranche en poussins
Et te couche le chien
Sur les seins

73

Néron buta l'infante
Et sonna l'éléphante
A coups de verre à menthe

Nez-rond botta la fente
Et son nez l'oliphante
A coups de verre à dentes

74

Je suis mal hélicon
Et mou de l'éléphon
J'ai le cerveau comac

Je suis nul en siphon
Et j'ai mal au typhon
J'ai le cerveau cloaque

Je suis moule du fond
Ou bocal à poisson
J'ai le cerveau qui flaque

lundi 6 octobre 2014

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE



49

J'ai compté la nuit
Et c'est pas joli

50

Goutte à goutte
Perle un cierge
Somme toute
Un concierge

Poutre à poutre
Berge à berge
On dépoutre
Tout l'auberge

Boutre à boutre
On agrège
Les jean-foutre
Au manège

51

Adalbert a bu
Par le cul par le cul
Rendu l'âme entière

Adalbert a vu
Qui l'eût cru qui l'eût cru
La tronche à Saint Pierre

Adalbert a chu
Dans les nues dans les nues
Et boum sur la Terre

Adalbert veut plus
Doux Jésus doux Jésus
toucher à sa bière

52

Qui calfeutre son feutre
Passe à l'as
Passe à l'as

Qui colmate sa face
Passe au neutre
Passe au neutre

Qui calfate l'épave
La chourave
La chourave

53

N'ai ras la boule
Plein la cagoule
N'ai bien les boules

M'a pris la tête
Plein la casquette
Plein les mirettes

Mal à la glotte
J'ai les chocottes
Mou dans mes bottes

Dedans mes veines
De la verveine
Dedans mon cule
Ca coagule

54

Barre à gauche
Double croche
A la rame
A la rame

Babord toute
De la soute
A la hune
A la hune

Si je rate
Si je loupe
Qu'on me coupe
En patates
Qu'on me pende
A la vergue
En exergue

56
Théophile
Je hais votre profil
De coton hydrophile

57

Pas les prés ébréchés
J'éblouis mon reflet
Avec de l'herbe molle

Par les prés amochés
J'estourbis mon reflet
Avec de l'herbe folle

58

Je suis monsieur Maxime
Dont la maxime imprime
Les cerveaux cacochymes

Je suis monsieur Cyclope
Dont les bons mots salopent
Les cerveaux nyctalopes

59

La vieille Europe
A des accents
De Pénélope
Et des relents de psychotropes
Elle ferme l'oeil entre les dents
Du périscope


60

Quand on frappe à la porte
Morte
On entend des pas lourds

On nous ouvre on nous porte
Sur la table on nous ouvre

On nous ouvre la bouche
Ouch !
On a les yeux qui sortent

On découvre on est morte
Sur la table on nous couvre


61

Je mets le point final
A cette bacchanale
Adieu Sardanapale !

Mes claques je remballe
Et je me fais la malle
Adieu Héliogabale !

Adieu Caligula !
A trop battre pour toi
Mon coeur coagula .

62

Qui est le roi Mystère ?
Est-ce monsieur Jean-Pierre
Lucifer  ?

Qui est le roi Mystère ?
Est-ce un homme de chair
Ou de fer ?

Qui est le roi Mystère ?
C'est le masque de fer
Ou son frère


63

Vieux brou
De noix

Rebrousse-moi
Les doigts

Deux trois
Remous

Retrousse-moi
Les noix

64

A la perle de l'horloge
Rouille un œil de rouge-gorge

A la gouge ou à la perle
Bouge un œil de cloche-merle

65


Discret comme à l'accoutumée
Glisse ses pas dans l'air épais
Se faufile

Léger comme le fin filet
Qui chemine du calumet
S'effile

Léché comme la patte veloutée
D'un matou au poil côtelé
Se défile

vendredi 11 avril 2014

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE


38

Le long de la colonne
Coule un fil monotone
Accroché à du rien

Le long de la colonne
Tourne un magnétophone
Dont la bande est un lien

Le long de la colonne
Sonne le téléphone :
C'est juste un plaisantin

39

Adieu Clémentine
Fleur de margarine
Fleur qui colle aux doigts
Chou gras

Adieu Clémentulle
Beurre de virgule
Fleur de pellicule
Chou nul

40

Dans les concombres
Pèsent des ombres
Non épluchées

Chaque ombre pèle
En vermicelle
De ver moulé

Qui va griller
Dans la corbeille
Comme l'abeille

41

Pèse le champ
Plein dans l'assiette
D'herbe mollette

Pèle le blanc
Ongle qui pète
Sur la molette

Peigne le flanc
Du cheval blanc
Sous la moquette

42

Je ne te remets plus
Ne te reconnais plus
Qu'est-ce que ce murmure ?
Je mets le doigt dessus :
Quelque poche sue !
De quel cul suture
Ce torrent de pus ?

43

Par la nue
Pleut la pluie
Par l'anus
Pue la nuit

44

Adieu Clémentelle
Tête de flanelle
Corps de béton cru
Poilu

Adieu Clémentivre
Fesse d'oeuf en cuivre
Coeur de laiton nu
Moulu

45

Tartine joufflue
Martine soufflue
Gonflue

Persienne adipeuse
Martienne aguicheuse
Affreuse

Adieu dinosaure
Sort du brontosaure
De l'or

Plein l'anadiplose
Ca chie de la rose
A mort

46

Je reprends de l'os
Et du poil en sauce
Je suis à la noce

Je reviens de loin
Car j'étais au coin
Vilain

Je reprends carrosse
Et citrouille à l'os
Hé, touche ma bosse !

Je reviens de loin
Car j'étais en moins
Putain

Je reviens colosse
Et ma glande est grosse
Rebouche la fosse

Je reviens de loin
J'y étais pour rien
Tintin

Je reviens maousse
J'ai les dents qui poussent
Le cœur qui repousse

Je reviens enfin
Je reprends la main
Demain


48

Je suis l'angoisse
Et l'huître lasse
Qui dans l'écrin
Perle la poisse

Je suis l'éteint
Et l'ongle teint
Qui pète en face
Mais plie en coin

Je suis la masse
Et le pingouin
Et la limace
Du jardin

dimanche 16 mars 2014

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE



23

Il se déchaussa jusqu'à la cothurne
Et se déplia les pattes dans l'urne
Allumé du bec comme de la plume
Son œil fait clac clac et sa tête allume
Comme boule en calque
Comme chapeau claque

24

D'un coup perle la clef
De l'autre la serrure
Où s'engouffre levure
Et gonfle le pâté

Voilà le gâteau fait
Comme cuit le fromage
Couronné de cirage
Et planté d'un sommet

Le sommet est nuage
Et le nuage enflé
Comme dent déchaussée
Couille dans le potage

25

Mort de la mosaïque
Ou frappé d'encyclique
Le voilà mis à pied
En chaussette papier
Bel étron bel acier
Démoulé des coliques
Et jeté comme antique
Mort de la vérité

26

Fais rouler la faucille
Sur son rail argenté
D'où découle l'acier
De sa lame le fil

27

Latente, attente
Très lente
A peine
Sienne
La plante
Ancienne
Chante

28

Sous la surface
Passe
Oh sa face dans la
Glace

Sous la surface
Chasse
Oh sa griffe passe
Erafle

Sous la surface
Basse
Oh sur la vase
Rase

30

Bois de l'huile
A la gourde
Et l'eau lourde
Est fertile :
Il éclot un fossile

Bois de l'eau
A la file
Et l'eau file
En cerceau :
Elle enclot la faucille

Bois de trop
Et la fille
Se défile
Et dodo :
Elle clot ses faux-cils

31

Adieu Pétunia
Fleur de beurre à doigts
Fleur que dieu beurra
De gras

Adieu Pétunio
Coeur de gélatine
Mamelle au goulot
Tétine

32

Docteur Petiot
Monsieur Landru
Deux gars du cru

Docteur Pétu
Monsieur Landro
Deux beaux cerveaux

Docteur Pandro
Monsieur Laitue
Deux gars têtus

33

Je calme
Et palme
Au large

L'eau roule
Et pèse
Je coule

Dans l'eau
Caillot
Ou braise

34

Décapsule un motif
A l'aplomb du massif
Figurant l'hippogriffe
Et les pierres coulissent
Et dévoilent l'hybride
Dans le cœur pyramide
Où les secrets croupissent

35

Je m'essaye à l'abeille et je plie le bourdon
Les ailes l'abdomen et enfin l'aiguillon
Sachet de ruche folle à la nuit tournesol
Dont le miel est alcool et la flasque alvéole

Je m'attelle à la suite aux silhouettes cuites
Sous la lune et la pluie, aux formes de guérite
Trucs en peluche molle à la peau d'entresol
Dont le coeur est gogol et l'âme guacamotl

36

Madame a la corde à son nœud
Et Monsieur le dos dans les cordes
Sauf celle qui pend au milieu

Madame parle par le nez
Et Monsieur fait semblant de rien
Mais ça lui fait un mal de chien

Madame et la corde sont liées
Mais Monsieur ne sait démêler
Car ses deux mains se désaccordent

37

D'où vient le rond babil
Qui me sort sans effort ?

D'où vient le flot facile
Qui délimite l'île ?

C'est la coupe débile
Qui me tient lieu d'amphore

C'est la tête fragile
Qui rebouche le corps

C'est le corps du fossile
Qui castagnette encore






jeudi 27 février 2014

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE


18

Démonte à la parade à la cloche de garde
Et défais l'oreiller de l'humeur hallebarde
Tu détendras la plume et sa pâle musette
Et tu verras mouiller l'arête à la mouillette

Au temps de l'engueulade étale marinade
Au temps des ablutions effile l'alluvion

19

Duquel découlera
Le roulant sous le pas
Comme veine à cent doigts
Battra

Duquel ruissellera
Goutte poids de la poix
Comme perle à son doigt
Perlera

20

Pour un ou deux sera
Qu'à la limite aura
Mais pas plus
Mais pas plus

De l'un à l'autre, puce
A l'oreille à l'anus
Mais pas plat
Mais pas plat

21

J'en ai soupé
Des vachalaits
Et des soupers
De soupe au lait

J'en ai soupé
De ces fromages
Je suis en nage
Je suis trop fait

J'ai trop nagé
Dans les potages
Et les nuages
De lait caillé

Rendez-moi l'âge
Qu'avant j'avais
Quand j'étais sage
Et pas cramé

J'en ai passé
De ce cirage
Puis j'ai volé
Dans les plumages

Rendez mes gages
Et mes poupées
Je les mettrai
Dans mes bagages

Adieu l'adage
Et la pensée
Le gros proverbe
Et son adverbe

Adieu rivages
Et maisonnées
Adieu la nage
Synchronisée

22

Qui met le pied
A l'étrier
Le met, dommage,
A l'engrenage

jeudi 13 février 2014

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE


10.
Au pied mignon de long, au lié pignon j'ai fait
Un nœud
Noeud comme oignon
Qui fait pleurer.

11.
Garde un œil sur la coupe
L'autre sur la soucoupe
Et l'autre sur la feuille
Ca fait trois ça s'effeuille

Garde un œil dans la loupe
Et regarde la coupe
Où s'effeuille de l'oeil
Les soucoupes

12.

Plutôt
La guise à son biseau
Qu'au saut
De carpe son lasso

Plutôt
Déplier l'otarie
Qu'au pli
Découper aux ciseaux

Plutôt
La boucle à sa valise
Qu'au gros
Pêcher des friandises

13.
Hé gros
Caillou
Dont la circonférence
Est affaire de science
Très floue
Ragot
Dont la propagation
A vitesse du son
Fait tout
Salon

Certain dit que t'est plate
Con
Comme celui de jatte
T'as le cul qu'est tout rond

14.
Madame Hémisphère
Votre nom n'a l'air
Que d'un demi-rond
Madame Milune
Votre nom n'est qu'une
Moitié de citron

15.
Au choix la meringue
Ou le calumet ?
Quitte à virer dingue
A zéro camé
Je préférerais
Sucer la seringue

16
Quelle est cette histoire de crocodile ?
Crocodile crocodile
Quelle est cette histoire de codicille ?
Codicille codicille
Quelle est cette histoire de bacille ?
Vacille vacille

17
Patriote
A qu'un glotte
A qu'une huître
A sa botte

Matelote
A qu'un moule
A l'ampoule
Emmaillote

Redingote
A le boule
Et se foule
A la flotte

mardi 11 février 2014

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE



A parjure au regard foudroyant
Oppose un geste tempérant
Lissant sa figure
Ouvrant dans sa joue le chemin velu
Qui tresse ses dents.

***

Les froides damettes
En cercles fermés
Rompent leur squelette
Comme pain sacré
Et s’offrent la tête
En guise de pied
Rongeant l’orteil blet
Et l’ongle bleuté.

***
Carvaillan arriva en ville
Et s’englua dans les plaques de fils
S’emberlificotant
S’emmêlant patiemment
Jusqu’à ne plus former
Qu’un atroce plumet
En pinceaux rissolés.

***

Les altérophiles portent la culotte et la déshabillent
Rompant l'eau des sceaux
Brisant le carreau
De leur flaque d'os.

Au dernier lever, la chair se dessille
Et fend de son cœur
La flèche qui saigne
Au flanc qui la baigne.

***

Dans la guérite enflammée
Sous toit plombé
Les soldats se cirrhosent
De fil en cellulose.

***

C'est la nuit
Un gros bonnet d'orfaie vient calotter la chouette
Tout collé sur les tempes
Et ses yeux en soucoupe ont tourné dans sa tête
Comme des lampes

***

Jamais s'asseoir jamais pleuvoir
Attendre au fond de l'arrosoir
Tout droit dressé
Comme un pommier
Enrubanné
Le déversoir.

***

Les sacs à papier
Gorgés de frelons
Sont des vœux blessés
Froissés de pardons

Et la mer notoire
Roulant ses affronts
Claque ses armoires
Contre les grands fonds

Grisant le miroir
Noyant le bourdon
Qui maudit son nom
Dans l'eau de sa moire.

***

Les allemands forts et venus longtemps
S'en sont retournés dans le soir clinquant
En se démêlant comme fleurs de sang
Sous le doigt charnu du soleil violent.

***

Mon satan de paille
Mon amiral clos, ma cloche à vitrail:
Ton paquet de nerfs cogne dans la salle
Devant les yeux bleus des cardinaux mous.

***

Monsieur Quatorze a des ennuis
Par guirlandes sur sa couronne
Se déversant comme en automne
Les feuilles mortes sans faux pli.

***

A genoux sur la treille où l'écorce
Rugit
Porte un sceau aux oreilles que force
Un bruit

Les clameurs en papiers
Froissées
Se décalquent à l'heure
Fanées

***

Dés que l'aube assassine le champ
Un cerf noble et ramifié
Boit le reflet de forêt
Dans la flaque où s'éteint le croissant.

***

Asticot d'intérieur
A la tête en ciment
Aux anneaux alliants
Sur les doigts du dedans.

***

Madame Aplouse est venue tard
Par l'allée vide et le bois neuf
Donner du pain pour les canards
Et se souvenir de son veuf.

***

Descends dans les palmes au fond
Sous l'ongle des moignons
Sous l'os en opercule
Qu'on décapsule.

***

Les alvéoles du dedans
Sont des cœurs francs
Qu'on auréole de présents
De cadeaux blancs

Les auréoles du dehors
Sont des poids morts
Qu'on enlinceule sans savoir
De maillots noirs.

***

En gesticulant
On perd un temps fou
On compte ses dents
Quand on devient fou

***

Dans le creux des champs creux où s'emplissent les auges
Batifole la vache et ses pis ramifiés
Tanguent dans l'air pluvieux comme tuyaux crevés
Caressant les gazons que constelle la sauge.

***

A la table aux noyés
On boit de l'eau de mer
Dans des verres de fer

Puis on jette l'eau noire
Dans son gosier éteint
On s'avale les mains

Puis on les régurgite
Constellées de pépites
Et de diamants nains.

***

Dans sa sacoche
Il y a son cœur
Dans sa sacoche

Dans sa sacoche
Il y a un piège
Dans sa sacoche

Son pauvre cœur
Porte une encoche
Dans sa sacoche.

***

Les armes ont parlé
Et les canons tonné
Et dans ce bavardage
Aux allures d'orage
A volé un boulet.

***

Les aviateurs ont aviaté
La Traviata s'est traviatée
Et la trachée tranchée cracha
Sa salve de crevette hachée.

***

J'ai plu tant que j'ai pu
Malgré mon front grêlé
Et mon teint blanc de neige

J'ai eu plus d'un ami
Et plus d'un parapluie
M'a caché le visage

Mon visage de neige
Où mes yeux bleus de pluie
Tournaient comme au manège
Sous les intempéries.

***

César mange un cadavre en plomb
Et chie de l'or
Oscar mange un sac de nichons
Et bave au mors
Tandis que Balthazar
S'enfile un saucisson
De cochon mort.

***

Les aléoutiennes
Crèvent l'Océan
De mille persiennes
De pavillons blancs

Et ton bateau mou
Les frôle en bavant
Dans l'eau fait un trou
Et coule en sifflant

Ton pavillon noir
Croit faire des siennes
Mais coule sans voir
Les Aléoutiennes

***

Scandale
Madame Pingo
A un lumbago
Monsieur Tabaga
A cassé son bras
Et Miss Tallebot
S'est mordu le dos!

***

Toinette ange à lolos
Qui tripote mes grelots
Bouche d'or et ventre chaud
Que perce mon sabre en peau
J'embrasse tes bibelots
Et m'efface en ton berceau.

***

Les caramels mous
Sont de gros crapauds
Et les sucres d'orge
Sont de fiers roseaux
Dans le lac gelé
Tout confituré.

***

La rime la rime
Il n'y a pas que
La rime la rime
Sacré nom de Dieu
Ah!

Et le rythme alors
C'est affaire de
Rime? Ah bon alors
Vraiment j'aime mieux
Ça!

***

C'est un poème nul
Farcis de vers modules
Qui font des rimes-bulles
(Exemple: libellule)
Qu'on oublie, ou qu'on brûle
Ou qu'on décapsule.

vendredi 24 janvier 2014

PELOTES


Chère Annabelle
Ton teint était prunelle
Mais ta langue quenelle
Que cachait
Un dentier

Chère Annabelle
Ta bouche mortadelle
Etait balafrée d'elle
Et déchausse
En bouts d'os

Chère Annabelle
Mouchées, dentelles
Et le chapeau
Qui m'ensorcelle

A tout coulé comme chandelle