mardi 8 novembre 2016

CHAÎNE DE MONTAGE DE POÉSIE MÉCANIQUE

162
Tu es cavalière
Et moi ton dada
Quand je suis pompette
Tu sautes sur moi

Tu t'ouvres la bière
Avec le dentier
Tenu de tes doigts
Aux extrémités

Adieu fromagère
Qui perdit son fer
Écréma ses nerfs
et devint squelette

Je suis à l'arrière
Tu vois mon derrière
Droit dans la lunette
Je n'ai plus de tête
163

L'odeur de vieux colle
A ce vieil alcool
Qui meurt et s'étiole
Et sent le formol

Mais quand on l'y colle
La flamme l'affole
Et dedans la fiole
Il fait sa luciole

Crépite et s'affole
Le verre gondole
La cire décolle
Et le bouchon vole

Dans les fumerolles
Ça sent le pétrole
S'ouvre l'auréole
Comme un parasol

164

Je n'ai pas oublié
Ton sourire en trompette
Et ton nez édenté

Tes cheveux de squelette
Tes pommettes bouclettes
Et ton front déchaussé

Tes beaux yeux de silence
La boule de faïence
Dans ton gosier nouée

Je n'ai rien oublié
Ni ton cou de cigogne
Ni ton cerveau gigogne
Ni mes mains de meunier

165

La troupe fera halte
Au gué au gué
Et rayera l'asphalte
De ses épées

Les soldats sont crevés
Patraques
Ils sont dans leur hamac
Couchés

La troupe fera halte
Au gué au gué
Frappera le cobalt
Des boucliers

Silencieux le bivouac
Tous les yeux sont fermés
Comme des oeufs de Pâques
Pochés

166

Je rêve d'une armure
De sciure
Je rêve d'une épée
Plantée

Je chausse mon chapeau
Je coiffe mon sabot

Je rêve d'une cape
En calque
Le brouillard met sa nappe
De talc

Et je plante une plume
Dans le trou de l'enclume

167

Je ferai de tes nuits
De la soupe aux orties
Tu seras rassasiée

Tu feras de ma vie
Un pâté de légume
Revenu dans la pluie

Je ferai de l'amour
Un gigot rissolé
Gratiné dans le four

Tu feras de mon cœur
Un soleil cuit de beurre
Dans la brume qui fume

168

Son moindre tentacule
Était poudré de talc
Il était ridicule

Sa frange était de calque
Sa paupière en capsule
Cachait de l’œil la bulle

Son prénom se décalque :
Il s'appelait Dracule
Ferdinand Crépuscule

169

J'ai soupé des guimauves
Et des soupes à l'oignon
Je ne suis plus mignon

J'ai vomi mon quatre heures
Attaqué le pain beurre
Par le bout du trognon

Jamais ne reviendrai
Sur ma plage natale
Je nage comme un squale
Coulé dans le bromure

170

L'ourlet brode à son nom
Son prénom qui couture
L'identité suppure

Retourne son veston
Comme on froisse l'armure
Ou qu'on fend l'édredon

Et la plume floconne
Et sa femme était conne
Comme un cerf sans ramures

171

Le ciel est un pâté
Le sol en mortadelle
Et moi je suis ficelle

Qui veut me débiter
En tranches bien serrées ?
Qui veut mon étincelle ?

La plage est des rillettes
La mer pâté de tête
Le soleil est mollet

Qui veut me tapoter
La coquille casser
Et tremper la mouillette ?

172

Qui fait des ronds calices
A la surface lisse
Et c'est qui qui polisse ?

A qui la fleur de lys
Dessous les bas qui glissent
Du haut en bas des cuisses ?

Allez qu'on en finisse
Il faut qu'on le punisse
J'appelle la police

« Allo ? quelqu'un ratisse
Dans mes amaryllis
Marche sur mes saucisses »

« Que voulez-vous qu'on fisse ?
N'y voyez pas malice
Cher monsieur c'est la Visse »

La Visse elle a bon dos
Les flics c'est ses salauds
Je monte une milice

On patrouille à la nuisse
Avec des fusils lisses
Et de larges couteaux

Qui fait tout ce pastis ?
Les glaçons sont dans l'eau
Comme des cicatrices

L'hiver gèle l'écho
Des vieilles cantatrices
Mais l'hiver a bon dos

173
Le billot subdivisé
A coup de hache classé
Chaque planche est une page

Le barrage est démonté
Comme pâte feuilleté
Une tarte aux coquillages

174

La peau de la citrouille était une peau d'âne
Et le carrosse en fait un tronc privé de sève
Où la reine plantée comme on plante une fève
Délirait sous l'effet des drogues frangipanes

Quelqu'un va sous la table et s'écoule l'eau vive
Comme coule la colle au sortir de son tube
La terre n'est pas ronde en fait c'est juste un cube
Le soleil est un con la Lune maladive

La plume dans l'enclume était à mon derrière
Moi qui suis chevalier d'un château de Bavière
Avant que je l'assume on m'en pluma l'arrière
Je n'ai plus qu'à m'asseoir sur ma propre rapière

175

Le roi pince l'Eustache
Juste sous la moustache
C'est la guerre illico
Montez les grands chevaux

L'Eustache lâche alors
La bride à ses soldats
Qui tranchent dans le tas
C'est fait un tas de morts

Les morts ne parlent pas
Mais ils sentent très fort
Leur odeur dit tout bas
Qu'on leur a fait du tort

Ils attendent le roi
Et l'Eustache dans l'ombre
Ils ont subi la Loi
Ils ont pour eux le nombre

176

Ce poème est à la noix
D'autres sont à la pistache
Je m'en goinfre la moustache
J'arrose ça de jaja

Ce qui compte c'est la joie
Peu importe ce qu'on mâche
Qu'importe ce que l'on boit
Même du rouge qui tache

Quand le rouge n'est plus là
La tache elle ne part pas
Il faut la frotter deux fois
Ou la repeindre à la gouache

Il vaut mieux fumer du hasch
Ou priser de la coca
Ça nous mène à la cravache
Ou nous rend tout chocolat

Mais c'est moins nocif la vache
Ce poème est à la noix
D'autres sont à la pistache
Certains sont trempés dans quoi ?

Dans l'eau d'un fleuve grenache
Où les poissons sont les rois
L'hameçon si tu le lâches
Ils s'en gavent le carquois

Et décochent en apaches
Des traits fins du bout des doigts
Qui se logent dans ta bâche
Et te percent l'estomac

Ce poème est à la noix
D'autres sont à la guimauve
Les plus endurants sont chauves
On leur a coupé les doigts

Les plus malins dans l'acôve
Se font sucer le chinois

177

Pique à l'aspic
Au rouet vache
Rouge qui fâche

Pique à l'absinthe
Et sous la plinthe
On voit les taches

178

La grand salle sanglante
A des portes de viande
Et le trône est en pente

La château est en cendres
La princesse est Cassandre
Le fou la voit et bande

L'entraîne dans les douves
Et lui fait des enfants
Avec des yeux tous blancs

Elle nourrit d'humus
Ou fait comme la louve
Allaitant Romulus

Mais les grands enfants pâles
Un jour trouvent le roi
Le piquent sur le pal

C'est la loi mes chéris
Celles des monarchies
Car le trône est en viande

La couronne en boyau
Le sceptre un os à moelle
Et Dieu un pot-au-feu

179

Dieu est contrepéteur
Et nos noms sont absurdes
Il faut changer

Dieu est contrefacteur
Et nous ne sommes pas
Ce que l'on croit

Dieu est artefacteur
Nous sommes figurines
Dans sa vitrine

180

C'est un bonhomme en bois
Qui remue dans les bois
A fait vœu de silence
Pas de pot :
Il fait du brouhaha
Tintant à chaque pas
La forêt de faïence
Fait écho

181

C'est un bonhomme en quoi ?
Pain d'épice à la noix
Ou de sucre de choix
Ou pain de vers à bois

Pour connaître la clef
Remontons à la clef
Son histoire passée
Son berceau est caché

C'est un bonhomme en quoi ?
Pain de glace tout froid
Coup de poing fait de doigts
Noués dans le carquois

Pour connaître la clef
Dévissons à la clef
Le boulon trop serré
Son secret est rouillé

C'est un bonhomme en quoi ?
Pain de crème ou de lait
Pain de viande gelé
Ou pain de dents de lait ?

182

Je fouille dans l'époisse
Et dégage des poisses
Un plein sachet de doigts
Que faire de ces doigts ?

Et les mettre dans quoi ?
L'étui est dégueulasse
Je le secoue trois fois
La première ils me brûlent

La deuxième l'annule
La troisième je lâche
Un à un se détachent
Mon moignon est sans tache

183

Qu'on débouche la flasque !
La capsule est un masque

Qu'on démasque d'un pop
Qu'on déterre la taupe !

La calotte est un casque
Qu'on débusque le Pope !

184

Les poésies sont de sanglants cornets
Qu'on secoue patiemment comme on peigne un toupet
Et qui débordent souvent de regrets
Tombant comme cheveux sur le sol du barbier

Parfois le cornet accouche d'un dé
Celui-ci affiche toujours le chiffre 6
Alors sans doute quelqu'un a triché
Le coiffeur a sorti son bâton de police
Alors sans doute quelqu'un a triché
Le coiffeur a sorti son couteau de boucher

185

Le mal est incarné
Comme l'ongle ou le nez
L'un grattant l'autre croûte
Quitte à le désosser

Quand on casse la croûte
Le pain prend sa valeur
Et dévoile sa fleur
Qui dormait sous la voûte

186

Rappelle-toi comme on riait
Maintenant on n'a plus le choix

On n'a plus de nez pour sentir
Et plus de cul pour rebondir

Rappelle-toi dis quelque chose
Et ne m'envoie pas sur les roses

Je n'ai pas les mots pour le dire
Et la tige a perdu sa rose

Rappelle-toi comme on riait
Maintenant on compte ses doigts
Il n'en manque pas plus que ça

187

Je compte avec le temps
Et lui presse les doigts
Il s'appuie sur mes dents
Et me fait mal aux noix

Echange de services
Entre le temps qui plisse
Et l'homme qui se gomme
à la gomme qui glisse

Je compte avec le temps
C'est compter sans les doigts
A ce régime là
On compte pour du vent  

CHAÎNE DE MONTAGE DE POÉSIE MÉCANIQUE

162
Tu es cavalière
Et moi ton dada
Quand je suis pompette
Tu sautes sur moi

Tu t'ouvres la bière
Avec le dentier
Tenu de tes doigts
Aux extrémités

Adieu fromagère
Qui perdit son fer
Écréma ses nerfs
et devint squelette

Je suis à l'arrière
Tu vois mon derrière
Droit dans la lunette
Je n'ai plus de tête
163

L'odeur de vieux colle
A ce vieil alcool
Qui meurt et s'étiole
Et sent le formol

Mais quand on l'y colle
La flamme l'affole
Et dedans la fiole
Il fait sa luciole

Crépite et s'affole
Le verre gondole
La cire décolle
Et le bouchon vole

Dans les fumerolles
Ça sent le pétrole
S'ouvre l'auréole
Comme un parasol

164

Je n'ai pas oublié
Ton sourire en trompette
Et ton nez édenté

Tes cheveux de squelette
Tes pommettes bouclettes
Et ton front déchaussé

Tes beaux yeux de silence
La boule de faïence
Dans ton gosier nouée

Je n'ai rien oublié
Ni ton cou de cigogne
Ni ton cerveau gigogne
Ni mes mains de meunier

165

La troupe fera halte
Au gué au gué
Et rayera l'asphalte
De ses épées

Les soldats sont crevés
Patraques
Ils sont dans leur hamac
Couchés

La troupe fera halte
Au gué au gué
Frappera le cobalt
Des boucliers

Silencieux le bivouac
Tous les yeux sont fermés
Comme des oeufs de Pâques
Pochés

166

Je rêve d'une armure
De sciure
Je rêve d'une épée
Plantée

Je chausse mon chapeau
Je coiffe mon sabot

Je rêve d'une cape
En calque
Le brouillard met sa nappe
De talc

Et je plante une plume
Dans le trou de l'enclume

167

Je ferai de tes nuits
De la soupe aux orties
Tu seras rassasiée

Tu feras de ma vie
Un pâté de légume
Revenu dans la pluie

Je ferai de l'amour
Un gigot rissolé
Gratiné dans le four

Tu feras de mon cœur
Un soleil cuit de beurre
Dans la brume qui fume

168

Son moindre tentacule
Était poudré de talc
Il était ridicule

Sa frange était de calque
Sa paupière en capsule
Cachait de l’œil la bulle

Son prénom se décalque :
Il s'appelait Dracule
Ferdinand Crépuscule

169

J'ai soupé des guimauves
Et des soupes à l'oignon
Je ne suis plus mignon

J'ai vomi mon quatre heures
Attaqué le pain beurre
Par le bout du trognon

Jamais ne reviendrai
Sur ma plage natale
Je nage comme un squale
Coulé dans le bromure

170

L'ourlet brode à son nom
Son prénom qui couture
L'identité suppure

Retourne son veston
Comme on froisse l'armure
Ou qu'on fend l'édredon

Et la plume floconne
Et sa femme était conne
Comme un cerf sans ramures

171

Le ciel est un pâté
Le sol en mortadelle
Et moi je suis ficelle

Qui veut me débiter
En tranches bien serrées ?
Qui veut mon étincelle ?

La plage est des rillettes
La mer pâté de tête
Le soleil est mollet

Qui veut me tapoter
La coquille casser
Et tremper la mouillette ?

172

Qui fait des ronds calices
A la surface lisse
Et c'est qui qui polisse ?

A qui la fleur de lys
Dessous les bas qui glissent
Du haut en bas des cuisses ?

Allez qu'on en finisse
Il faut qu'on le punisse
J'appelle la police

« Allo ? quelqu'un ratisse
Dans mes amaryllis
Marche sur mes saucisses »

« Que voulez-vous qu'on fisse ?
N'y voyez pas malice
Cher monsieur c'est la Visse »

La Visse elle a bon dos
Les flics c'est ses salauds
Je monte une milice

On patrouille à la nuisse
Avec des fusils lisses
Et de larges couteaux

Qui fait tout ce pastis ?
Les glaçons sont dans l'eau
Comme des cicatrices

L'hiver gèle l'écho
Des vieilles cantatrices
Mais l'hiver a bon dos

173
Le billot subdivisé
A coup de hache classé
Chaque planche est une page

Le barrage est démonté
Comme pâte feuilleté
Une tarte aux coquillages

174

La peau de la citrouille était une peau d'âne
Et le carrosse en fait un tronc privé de sève
Où la reine plantée comme on plante une fève
Délirait sous l'effet des drogues frangipanes

Quelqu'un va sous la table et s'écoule l'eau vive
Comme coule la colle au sortir de son tube
La terre n'est pas ronde en fait c'est juste un cube
Le soleil est un con la Lune maladive

La plume dans l'enclume était à mon derrière
Moi qui suis chevalier d'un château de Bavière
Avant que je l'assume on m'en pluma l'arrière
Je n'ai plus qu'à m'asseoir sur ma propre rapière

175

Le roi pince l'Eustache
Juste sous la moustache
C'est la guerre illico
Montez les grands chevaux

L'Eustache lâche alors
La bride à ses soldats
Qui tranchent dans le tas
C'est fait un tas de morts

Les morts ne parlent pas
Mais ils sentent très fort
Leur odeur dit tout bas
Qu'on leur a fait du tort

Ils attendent le roi
Et l'Eustache dans l'ombre
Ils ont subi la Loi
Ils ont pour eux le nombre

176

Ce poème est à la noix
D'autres sont à la pistache
Je m'en goinfre la moustache
J'arrose ça de jaja

Ce qui compte c'est la joie
Peu importe ce qu'on mâche
Qu'importe ce que l'on boit
Même du rouge qui tache

Quand le rouge n'est plus là
La tache elle ne part pas
Il faut la frotter deux fois
Ou la repeindre à la gouache

Il vaut mieux fumer du hasch
Ou priser de la coca
Ça nous mène à la cravache
Ou nous rend tout chocolat

Mais c'est moins nocif la vache
Ce poème est à la noix
D'autres sont à la pistache
Certains sont trempés dans quoi ?

Dans l'eau d'un fleuve grenache
Où les poissons sont les rois
L'hameçon si tu le lâches
Ils s'en gavent le carquois

Et décochent en apaches
Des traits fins du bout des doigts
Qui se logent dans ta bâche
Et te percent l'estomac

Ce poème est à la noix
D'autres sont à la guimauve
Les plus endurants sont chauves
On leur a coupé les doigts

Les plus malins dans l'acôve
Se font sucer le chinois

177

Pique à l'aspic
Au rouet vache
Rouge qui fâche

Pique à l'absinthe
Et sous la plinthe
On voit les taches

178

La grand salle sanglante
A des portes de viande
Et le trône est en pente

La château est en cendres
La princesse est Cassandre
Le fou la voit et bande

L'entraîne dans les douves
Et lui fait des enfants
Avec des yeux tous blancs

Elle nourrit d'humus
Ou fait comme la louve
Allaitant Romulus

Mais les grands enfants pâles
Un jour trouvent le roi
Le piquent sur le pal

C'est la loi mes chéris
Celles des monarchies
Car le trône est en viande

La couronne en boyau
Le sceptre un os à moelle
Et Dieu un pot-au-feu

179

Dieu est contrepéteur
Et nos noms sont absurdes
Il faut changer

Dieu est contrefacteur
Et nous ne sommes pas
Ce que l'on croit

Dieu est artefacteur
Nous sommes figurines
Dans sa vitrine

180

C'est un bonhomme en bois
Qui remue dans les bois
A fait vœu de silence
Pas de pot :
Il fait du brouhaha
Tintant à chaque pas
La forêt de faïence
Fait écho

181

C'est un bonhomme en quoi ?
Pain d'épice à la noix
Ou de sucre de choix
Ou pain de vers à bois

Pour connaître la clef
Remontons à la clef
Son histoire passée
Son berceau est caché

C'est un bonhomme en quoi ?
Pain de glace tout froid
Coup de poing fait de doigts
Noués dans le carquois

Pour connaître la clef
Dévissons à la clef
Le boulon trop serré
Son secret est rouillé

C'est un bonhomme en quoi ?
Pain de crème ou de lait
Pain de viande gelé
Ou pain de dents de lait ?

182

Je fouille dans l'époisse
Et dégage des poisses
Un plein sachet de doigts
Que faire de ces doigts ?

Et les mettre dans quoi ?
L'étui est dégueulasse
Je le secoue trois fois
La première ils me brûlent

La deuxième l'annule
La troisième je lâche
Un à un se détachent
Mon moignon est sans tache

183

Qu'on débouche la flasque !
La capsule est un masque

Qu'on démasque d'un pop
Qu'on déterre la taupe !

La calotte est un casque
Qu'on débusque le Pope !

184

Les poésies sont de sanglants cornets
Qu'on secoue patiemment comme on peigne un toupet
Et qui débordent souvent de regrets
Tombant comme cheveux sur le sol du barbier

Parfois le cornet accouche d'un dé
Celui-ci affiche toujours le chiffre 6
Alors sans doute quelqu'un a triché
Le coiffeur a sorti son bâton de police
Alors sans doute quelqu'un a triché
Le coiffeur a sorti son couteau de boucher

185

Le mal est incarné
Comme l'ongle ou le nez
L'un grattant l'autre croûte
Quitte à le désosser

Quand on casse la croûte
Le pain prend sa valeur
Et dévoile sa fleur
Qui dormait sous la voûte

186

Rappelle-toi comme on riait
Maintenant on n'a plus le choix

On n'a plus de nez pour sentir
Et plus de cul pour rebondir

Rappelle-toi dis quelque chose
Et ne m'envoie pas sur les roses

Je n'ai pas les mots pour le dire
Et la tige a perdu sa rose

Rappelle-toi comme on riait
Maintenant on compte ses doigts
Il n'en manque pas plus que ça

187

Je compte avec le temps
Et lui presse les doigts
Il s'appuie sur mes dents
Et me fait mal aux noix

Echange de services
Entre le temps qui plisse
Et l'homme qui se gomme
à la gomme qui glisse

Je compte avec le temps
C'est compter sans les doigts
A ce régime là
On compte pour du vent  

mardi 13 septembre 2016

CHAÎNE DE MONTAGE DE POÉSIE MECANIQUE

129

Adieu Pocahontas
Ou quel que soit ton nom
Tu es le dieu limace
Que coupe mon canif
L'anguille des Sargasses
Qui prend l'apéritif

Adieu Hammourabi
Ou quel que soit ton prix
Tu es le ridicule
Qui me prit mon zizi
Pour en faire spatule
En remuas-tu qui ?

130

Le ciel tournait tisane
Et nous étions debout
Sous le crachin mouillant
Puis il plut tant que tant

Je suis devenu fou
Le trottoir était blanc
Les gens hurlaient de rire
Moi je craignais le pire
Et j'ai vu l'avenir

Le sol sera potage
Les chaussures de plage
Ventouseront dedans

La pluie mettra des claques
Adieu la course en sac
Monsieur le président

Tomberont des matraques
Comme des oeufs de Pâques
Sur les petits enfants

131

L'aube est incomprise
La pluie magnétise
Le brouillard blanc

L'aube est indécise
La chaleur attise
Le goût du sang

L'aube est imprécise
Et la ville est prise
Par des brigands

132

Il était pointu
Effilé des tresses
Mais large des fesses
Au niveau du cul

133

Il aimait les glaces
Et les confettis
La mer des Sargasses
La Poméranie

Il aimait Madras
Et Pondichéry
La mer des Antilles
Pas la camomille

Un peu l'Italie
Beaucoup la vinasse
Lorsqu'il but la tasse
L'océan le prit

Soudain il s'efface
Dessous la surface
Et coule impavide
Dans la mer livide

Un mirage passe
C'était l'Atlantide
Et pas une ride
Ne rida sa face

134

Je suis la mort certaine
A la grosse bedaine
Et mon train électrique
Fait tchou tchou et clic clic

A la fête foraine
La chanson est ancienne
Et un peu mécanique
Le manège a des tics

Et le croquemitaine
Sur sa chaise électrique
Fait des bruits esthétiques
Des glouglous de fontaine

135

L'écume à son bateau
Lui coulait dans l'étrave
Comme morve à son nez
Comme bave étoilée

Et les marins pêchaient
Comme on chausse un sabot
Mille poissons d'opium
Sachets d'aluminium

L'écume est un Charlot
Moulinant de la canne
Et les moulinets tannent
Le cuir posé sur l'eau

136

Il frappe à la porte
Je zyeute à l’œillet
Sa chandelle est morte
Et il dit : « Ayé ! »
Refoulant du short
Exhalant du nez
Son haleine aillée

137

Ce dont je ne peux puisque
A compter de pourquoi ?
D'où quiconque dès lorsque
Parce que c'était moi ?

138

Qui médusa l'oracle
Osa le chloroforme
Et imbiba la forme
Calice et tabernacle

Il fuma de l'encens
Dans la pipe de nuit
Le sanctuaire était cuit
Comme un boudin de sang

Qui découpa l'envers
Selon les pointillés
Détoura le saint suaire
De ce qui s'y voyait

Et en but le serment
Comme on vide un godet
Et cul sec au taquet
Rendit grâce à Satan

139

J'ai rendez-vous avec un quoi
Avec un que avec monsieur
Monsieur de quoi ?
Monsieur sans voix
Monsieur sans yeux
Monsieur sans queue

J'ai rendez-vous oui mais pourquoi ?
Mieux vaut rien que je ne sais quoi
Mieux vaut un tiens
Qu'un tu l'auras
Mieux vaut le pain
Que mort aux rats

140

Le roi eut sa turlute
Et le tuba eut sa clef d'ut
Le bois faisait un cercle

Dans le cercle une hutte
De sa cheminée des volutes
Qui la sorcière encerclent

Le roi voulait sa tête
Son tibia pour faire sifflette
Elle entra dans l'orchestre

Alors elle fut flûte
Joua même du luth
Comme d'une éprouvette

Le roi eut sa turlute
Et le tuba eut sa clef d'ut
L'orchestre fit couvercle

141

Courage Maxence
Tenez bien le pont
Je lave l'offense
De mes paturons

Avec du courage
On fait du boudin
Mais pour l'escarpin
Il faut du cirage

Avec du cirage
On fait que ça brille
Mais les espadrilles
C'est mieux pour l'orage

Courage Maxence
Brillez en mon nom
Moi je brille à fond
De par mon absence

142
Bien sûr je suis verni
Comme botte de bal
Comme tranche de pain
Qu'on tartine au matin
Comme poisson dans l'huile
De la très sainte ampoule
Ou comme coque ou moule
Sous la gouache futile

Bien sûr je suis poli
Comme galet qui roule
Comme prune qui saoule
Et trouble l'eau de vie
Confit dans mon absence
Comme un masque discret
Fardé comme un reflet
Poudré de transparence

143
Marelle

Pas la pomme
L'homme l'homme
Pas de drame
Femme femme
Le serpent
Pan pan
Et la chute
Chut chut
Au jardin
D'Eden
On est bien
Dedans
Dieu est dingue
Ding dong
Dieu est kong
King Kong

144

Donne-moi la lune
Pour que je m'achève
Ma chandelle est une
Je n'ai plus de fièvre

Donne-moi le cube
Soigne ta salive
Le temps que t'arrives
Ma fièvre s'incube

Donne-moi calèche
Et fusée qui fuse
Je n'ai plus de muse
Ma chandelle est sèche

Donne-moi la lune
Et son thermomètre
Planté dans sa lune
En guise de sceptre

145

Mieux qu'au vitrier
Sied au destrier
La selle en vitrail
Et son cavalier

Bel épouvantail
De cape et d'épée
Ses dents sont d'émail
Sa peau galetée

Et sur son poitrail
Darde l'argenté
De lourdes médailles
En acier trempé
Sa robe de braille
Tout d'un jaune paille
Sied au destrier
Mieux qu'au vitrier

146

Dans l'eau enfoncée
Comme un sot piquet
Nage la naïade
Au lagon bleuté
Piquée dans la viande
De l'océan clair
Elle brille et diamande
Et fait des lumières
Avant de rôtir
Sous le soleil nu
Comme un morceau cru
Longtemps mariné
147

Bonjour sac à flasque
Pelote qui basque
A mes flancs mouillés
Bonjour bergamasque
Pelote de masque
Qui dégoulinait


149

Peau comme du lait
Comme peau sur le lait
Dans le pot sur le feu
Cru
Puis cramé

Et des yeux qui surnagent
Comme dans le potage
Genre portrait en creux
Du
Pot-au-feu

150
Cartouche à la taille
Et taille de mouche
A défaut de guêpe

Il tremble des guêtres
Il mesure un mètre
Et en plus il louche

C'est le scaramouche
Qui pue des babouches
Et sent de la bouche
151

Madame Ecrevisse
A les bas qui glissent
Monsieur Bigorneau
Lui tond sur le dos
La laine qu'Hélène
Filera tantôt
Madame Ecrevisse
Est une brebisse
En robe qui plisse
Avec un bonnet
Monsieur un benêt
Qui croit être Ulysse
Ou bien Ménélas
Quand il n'est hélas
Qu'un simple berger

Et la belle Hélène
Brode à la fontaine
Des manteaux de peau
Pour les animaux
Et chacun s'ébroue
Dans l'alpage flou
Quand lève la brume
Que la rosée fume
Et que tout est beau
152
De retour sur la Lune
Il retrouva son clair
De Terre comme thune
Rond comme un rond derrière

De retour sur la Lune
Il retrouva sa face
Mordue comme la prune
Par les dents l'univers

153
La belle est à sa mouche
Et la pelle à sa louche
Comme colle à la souche
L'arbre

Le turban au sultan
Lui colle comme un gant
Et tout va s'achevant
Barbe
Dans la harem il pleut
La belle clôt ses yeux
Reste à jamais de
Marbre
154
Je pose l'enclume
Qui me pesait lourd
Me sens comme plume
J'ôte le bouchon
Qui me rendait sourd
Au chant de l'amour
Fais sauter la cloche
Comme le couvercle
Qui fermait le cercle
Adieu la vie croche
La route en bitume
J'ai vidé mes poches
Et jeté l'enclume
Dedans l'eau qui fume
Adieu boulet moche

155

Adieu ma bayadère
Qui bêchait les parterres
Et filait dans le vent
Comme on file le verre
Adieu ma jardinière
Et ses linéaments
Qui rampaient dans son gant
Comme des vers de terre
Adieu, tout est néant
La terre est transparente
Le souvenir me hante
De toi que j'aimais tant
156
La poterie est creuse
La terre est malheureuse
Et son eau mystérieuse

Une main saisit l'anse
Se la verse où je pense
Ça a des conséquences

La poterie est vide
La victime est livide
La morale est limpide
157
La branche ploie sous l'oie
L'eau pèse dessous l'huile
J'ai oublié mes piles

L'arbre croise les doigts
Chacun son volatile
C'est toi l'oiseau de proie
158

Le barbare n'est pas celui qu'on croit
C'est d'abord un arpette
Dont les os blanchis pètent
Dans l'étui du carquois

Le barbare n'est pas celui qu'on croit
Pas celui qu'on mérite
C'est surtout un bleu-bite
Dont la bite est en bois
Le barbare n'est pas celui qu'on croit
N'est pas celui qu'on voit
Sa silhouette poudroie
Et s'estompe du doigt

159

Qui grésille du nez ?
Est-ce le pinocchio
On mouline des pieds
Dedans le fromaggio

Est-ce un masque italien
Un tatouage ou plus rien ?
On s'est d'un coup le nez
Sur la vitre pété

160
Moi je dis pourquoi pas ?
Ce serait un honneur
Rappelle moi l'endroit ?
C'est noté pour de bon
J'y serai pile à l'heure
Rappelle moi ton nom ?
J'apporterai des fleurs
Et du vin de saison
J'ai perdu la raison

J'apporterai des fleurs
Un sabre pour du beurre
Sabrerai le bouchon

On boira comme trous
Et ce jusqu'à pas d'heure
Jusqu'à devenir fous
Moi je dis pourquoi pas ?
Ce serait un honneur
Rappelle moi ton nom ?
161

L'étroit détroit s'étire
Et fait un filament
Le soleil est la mire
Et la flèche est dedans

Quelqu'un pose l'applique
Sans me dire son nom

Et tire l'élastique
Du fil de l'horizon   

vendredi 9 septembre 2016

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE


100

Ce fut l'abordage :
A ce beau rivage
J'arrimai ma coque
Sautai sur le quai
Taillé dans le roc
Et plantai drapeau
Ma pelle et mon seau
Ma brosse à cirage
Et mes godillots

Puis vint le naufrage
Sous le sable toc
J'enfouis mon visage
Déchirai mes loques
Sur les rochers cons
Et perdis le nord
Le sol et plafond
L'air de la chanson

101

Quand je dis bonsoir
Le ciel devient noir

Quand je dis coucou
Le sol devient mou
Si je dis pourquoi
La nuit tombera

102

Sous le ciel à bavoir
Bavent des louches pâles
Dont la salive étale
Le cœur sur le miroir

Sous le ciel arrosoir
Volent des mouches sales
Dont l’œil est un tiroir
Et le tiroir ovale

103

Bonjour monsieur Plat
Monsieur Mou Monsieur Tas
Monsieur Lourd Monsieur Gras
Monsieur Rutabaga

104

Je n'ai pas le temps
Je compte mes dents

Je n'ai pas le choix
Je compte les fois

Je n'ai pas l'envie
Je compte ma vie

105

Mets la sourdine
A ton ballon
Dans la bassine
Fous les lardons

Noie les poissons
Dans la piscine
Sous la glycine
Gonfle un melon

Chauffe laiton
Grillent sardines
Plus nous n'irons
A la cantine

106

L'étoile à ton fronton
Était un saucisson
Ton cerveau était plat
En fait un cervelas
Et à ton frontispice
Pendait une saucisse

107

Sans son sceptre le roi perd
Toute considération
Sans son spectre la mort perd
Son pouvoir de séduction

108

Ton œil est un hublot
Ta paupière l'encoche
Et tes lèvres sacoches
Pendent à ton museau

Ton œil est une cloche
Et ton regard est moche
Ta bouteille au goulot
Refoule du costaud

Tes cheveux sont des leurres
Ses boucles sont les leurs
Et ta pendule meurt
De ne pas donner l'heure

109

Plus dure l'encolure
Plus tassé le baudet
Plus stylées les panures
Que les sabots palmés
Peu à l'aise le pied
Quand à lui la chaussure
Est trouvée
Plus à l'aise le pied
Quand de lui la chaussure
Est trouée

110

La fièvre perle à ton ourlet
Comme à la lèvre le parler
Compte tes blancs moutons
La pieuvre étrangle tes ciseaux
Et te découpe les morceaux
Sur le pont d'Avignon

111

Messire a des taches
Sur son édredon
Madame moustache
Et poil au menton

Valet qui se cache
Curé au bourdon
Palefrenier mâche
Un peu de houblon

Tableau médiéval
Tête avec des poils
Et chapeau perdu
Au château cul nu

112

J'ai longtemps cru que
Nul ne pouvait ne
Savoir ce qui se
Qu'à des parce que

113

A doigt de curé une alliance
Au cou du pape le nœud pap
Et les bijoux à la potence
Si Dieu veut nous lâcher la grappe

A cou d'esclave une tenaille
A plastron de flic la médaille
Et les bijoux en transhumance
Si Dieu veut nous toucher la France

A taille de guêpe la corde
Et son nœud complet qui concorde
Et les bijoux qui brinquebalent
Quand Dieu veut nous passer la balle

114

Monsieur Dulumbago a un frère jumeau
Monsieur Rutabaga a un frère siamois
Mais madame Arrosoir n'a qu'un pauvre miroir

Monsieur De Sans-souci a son propre sosie
Le docteur Alambic son double maléfique
Mais madame Solo cherche en vain son écho

115

Rabougri de la fesse
Mais musclé du scrotum
Voici le bibendum

Nourri au lait d'ânesse
Mais sevré dès l'accouche
Voici le scaramouche

Tous ces masques de plâtre
Au sourire trop lisse
Se croyant au théâtre
Meurent dans les coulisses

116

J'aurais préféré la plus rouge
Mais j'ai hérité de la mauve
En vérité ce qui la sauve
C'est son petit picot qui bouge
Ce qui la rend bien plus maniable
Aérodynamique en diable

117

N'en jetez plus
La coupe est pleine

Tout est foutu
La course est vaine

Et la fontaine
Ne coule plus

Dans la citerne
Tout a fondu

118

Dans la caverne molle
Grenouille dans la colle
Un monsieur Tournesol

Il parle en paraboles
Mais sa cervelle est folle
Il est en camisole

Et ses phrases décollent
En fines fumerolles
Qui font une auréole

Brillant sous la coupole
Juste au-dessus du sol
De la caverne molle

Où distille l'alcool
Du cerveau de traviole
Du monsieur Tournesol

119

Duquel jaillira le pastel
Panache à l'eau de javel
Où les couleurs se desserrent
Comme des serres

Auquel débouchera lequel
Dont les couleurs sont séquelles
Après fromage qu'on sert
Sans dessert

120

Le jour du grand départ
On perd la mémoire
On se retrouve au point
De départ

Le jour du grand murmure
On ne fait qu'arriver
On se retrouve au pied
Du mur

Le jour du grand pourquoi
On se demande pas
On se retrouve tout
Au bout

121

Il faut
Se coucher Pluto
Mettre les points sur
Daisy
Faire la part des choses
Minnie
Mickey

122

Le vent souffle
A l'étroit
Dans les moufles
Les doigts

Le vent bouffe
La laine
Sur le dos
Quelle haleine
De chameau

Le vent souffre
Ne meurt pas
Et le soufre
Ne sent pas

123

La nuit tombe
Sur les tombes
Qui dit mieux ?

C'est l'orage
Qui au fond
Met en nage
L'horizon

124

Si l'on se sent plus vieux
C'est que rien ne renaît
Et que tout est pluvieux
Appelez-moi René

125

Car la pluie
Est comptable
De ce qui
Nous accable

126

Jamais je ne serai
Ce que tu aurais dit
Que personne l'eût cru
Ma parole on dirait

128

Le nuage était noir
Et la pluie des punaises
Un lampadaire en glaise
Fondait dans le brouillard

C'était la nuit qui pèse
Et la lune au placard
La chanson, qu'on la taise !
les mots, suppositoires !

Pourquoi je déambule
Et pourquoi ce malaise ?
Pourquoi les noctambules
Chantent la Marseillaise ?

Brume de bière à l'aise
Je me presse au comptoir
Le barman est obèse
Son zinc est un parloir

Le crachin était noir
Et la lune hypothèse
Le barman dit bonsoir
J'ai filé à l'anglaise


L'avenue était noire
Les voitures balèzes
Et leurs phares, prothèses
Rouillaient dans le brouillard

mardi 21 juin 2016

CHAÎNE DE MONTAGE DE POÉSIE MECANIQUE


87

J'ai prisé ton tabac
Sans un brin de tes bras
Sans coup d'ongle à ton bas
Filer

J'ai piqué ton cabas
Sans lanière à couper
Sans jamais sur le fil
Tirer

J'ai trouvé ton rabat
Sans un ongle incarner
A l'angle j'ai su
Plier

88

Pourquoi suis-je si moche ?
A la foire aux encoches
Je coche

J'ai bien trop de brioche
Et sous les yeux des poches

Pourquoi suis-je si moche ?
J'ai coiffé ma sacoche
En cloche

Je goûte au tournebroche
A chaque medianoche

Pourquoi suis-si moche ?
Je suis le roi fantoche
Des boches

89

Sur le fil
Passe un doigt
Puis deux doigts
A la file

Puis la main
Les deux mains
Et les bras
Les deux bras

Mets la tête
Et la peau
Et les os
Du squelette

Tiens debout
Cligne et cille
Coupe aux deux
Bouts le fil

90

Je rentre l'oeuf
Et la faucille
Et la coquille
Du marteau neuf

Je bois à l'oeil
Et la baleine
Souffle l'haleine
Dans mon cercueil

91

Quelqu'un tapisse
Et ses mains glissent

Quelqu'un lambrisse
Mais il est nul

Moi je spatule
Les interstices

92

C'est toi l'oiseleur
Mais je suis preneur
De tes roitelets
Oiseaux de malheur

C'est toi l'empailleur
Je plume à la clef
Sur le postérieur
De ta bien-aimée

C'est toi l'oiselet
Mais le pedigree
N'est autre que leurre
Et titre usurpé

C'est toi l'oiseleur
Mais je suis beau joueur :
Venu te plumer,
Je te donne l'heure

93

Dans la rue qu'est-t-en bas
Passent de plats
Chienchiens – ouahouah

Dans la rue qu'est-t-en haut
Passent de beaux
Oiseaux – coco

Dans la rue du milieu
Meurent de vieux
Chats venimeux

94

Tu es comme l'ange
Qui tombe des cieux
Je suis l'ouvrier
Qui pose l'essieu
Et colle au milieu
Des deux yeux son nez

Je fais un sourire
Et pousse un soupir

Chacun fait trempette
Allons au milieu
Toi tu es Cosette
Moi je suis monsieur
Tu es comme un ange
Mais en peu mieux

Je bois l'eau secrète
Et lave mes yeux
Dedans l'éprouvette
De tes jolis yeux

Mais quel plâtrier
T'a-t-il maquillée ?
Je suis le garçon
Qui casse l'assiette
Et change de tête
Comme de chaussette

95

Comme la perle à l'huître
L'arbre est creux pour le merle
Et le merle chapitre
Sa femelle

96

Comme l'arbre a son creux
Comme planche a son nœud
Monsieur fixe sa fraise
A ses yeux

Comme le vent soupèse
Les branches squelettiques
Il tire l'élastique
De son mieux

Et déambule obèse
Sur la scène au milieu

97

Il avait l’œil opaque
Des hublots
Comme des œufs de Pâques
Des grelots

Et des couilles comaques
Des morceaux
Comme deux havresacs
Des tonneaux

Juste au milieu, barbaque,
Aloyau
Sa bite était matraque
Ou couteau

98

Repelote
Ma cocotte
Remontons
Les pontons

Retendons
Les tendons
Et dressons
L'édredon

Mais après
Terminé
De l'alcôve
Je me sauve


99

Le jour est ecchymoses
Quand la nuit est pommade
La douleur est nomade

La lune pend sa chose
Comme le pot aux roses
Pendouille sa monade

Et le matin morose
Avec ses doigts de rose
Effeuille la salade

mercredi 29 avril 2015

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE


 75

L'âge de la panique
Est canonique est canonique

L'âne démagogique
Est catholique est catholique

L'âme de l'alcoolique
Est panoptique est panoptique
Mais son esprit colique

76

Sous le parapluie froid
Le ciel a des baleines
Et Dieu mauvaise haleine

Sous le couvercle en chêne
Le ciel déménagea
A la cloche de bois

Sous le plafond trop bas
On respire qu'à peine
Et Dieu est un alien

77

Je ne suis qu'une flaque
Où se reflète l'or
De l'automne au dehors

Je ne suis qu'une barque
Où rame un vieux remords
A la barbe indolore

Je ne suis qu'un bivouac
Où s'arrêtent les morts
Sur la route du nord

78

Je crains Léon
Que nous filions
Droit vers le fond

Que notre amour
Pèse trop lourd
- Hé au secours !

Lâchons du lest
Faisons le test :
Sautez Ernest !

79

Forme la casquette
Coiffe le squelette
Et déplie son front
Comme accordéon

Tresse lui des tresses
Fais-lui un chignon
Remets sur les gonds
Remuscle la fesse !

Forme le bidon
Colle lui des mains
Un double-menton
Le voilà tout plein.

80

Je veux faire un somme
Mais la nuit m'assomme
Et me tient d'équerre
Me promène en laisse

Au bout de sa fesse
Comme un chien collé
Je suis son briquet
Comme un feu follet

Pris dans la gelée
Et m'endors à l'aube
Quand tout se dérobe
Et rien ne m'éclaire

81

De quoi je m'étonne
Mon œil est atone
Et mon air pékin

Quand l'horizon tonne
Je déplie le chien
Et le canon tonne

Pourquoi je m'assomme
A faire bonhomme
Quand je suis fakir

Quand l'horizon pomme
Que le soleil gomme
Attention je tire

82

Mange
Sauce
Ronge
L'os
Digère donc

Change
Chausses
Plonge
Fosse
Bois
Et noie
Le poisson

83

Tu t'emmaillotes
Je détricote
Te ravigote
Et tu gigotes

Tu m'asticotes :
Je te rempote

84

La peine de madame étrangle
Sa ruche est serrée dans les sangles
Passion
- Fruit rond

« Je suis un serpent » dit l'abeille
Dont la voix susurre à l'oreille
Son miel
- Le pèle

La pomme de monsieur le tue
Car elle bouche jusqu'au nez
Son cul

85

Fais courir le singe
Sur la corde à linge
Fais mordre le cygne
Au bout de ta ligne

86

Pas la peine de te faire un dessin
J'aime tant l'essaim
De ta huche à pain

Pas la peine de remettre à demain
Ouvre-moi la ruche
Ne fais pas l'autruche

Je bois à la cruche
Au creux de te seins
Et tond la peluche
Aux creux de tes reins

vendredi 7 novembre 2014

CHAINE DE MONTAGE DE POESIE MECANIQUE



66

Décapsule
L'opercule
Décachette
La gâchette

67

Je suis Maxime
L'ogre teuton
Tu es Mignon
Et ton nom rime
Avec le mien

J'ai l'âme morte
Ton cœur est bon
Tu es la porte
Je suis le gond

Je suis Maxime
L'ogre boulon
Tu es trognon
Mais mon nom rime
Avec le rien

Tu es la cîme
Je suis le fond
Je suis l'abîme
Tu es le pont

68

Je suis Bouglah
L'ogre melon
L'ogre ballon
Qui tourne en rond 

Je suis Bouglah
L'ogre pas là
L'ogre marron
Qui fait chou gras

Je suis Bouglah
L'ogre gaga
L'ogre un peu con
Qui fait chou blanc

69

Tour de France

Marche à l'eau
Qui désaltère

Rond le dos
Mets des haltères

Lève haut
Bien ton postère

Pédalo
La pente austère

Et repos
Au monastère

70

Madame a l'âme aha
Monsieur retend ses bas

Madame ne veut pas
Monsieur contrarie pas

Madame a l'âme aha
Monsieur l'esprit bobo

Madame sourit pas
Monsieur dit c'est pas beau

Madame a l'âme aha
Monsieur le cœur à l'eau

Madame chiale aha
Monsieur dit pas un mot

Madame est morte oho
Monsieur répond allo ?

A répond plus, Monsieur
Madame a rendu l'âme

71

Monsieur Pompidou
L'est tout mou
Et voit flou

Monsieur Poulidor
Bande encore
Dans l'effort

Monsieur Pompadour
Fait la cour
Mais trop court

Monsieur du Pompon
Claque à fond
Du talon

Monsieur Pompidou
Fais coucou
A doudou

Monsieur Poulidor
Crève encore
Triste sort

Monsieur Pompadour
C'est retour
A basse-cour

Monsieur du Pompon
Croit « c'est bon »
Mais trop con

72

Je t'épluche de rien
Je te tranche en poussins
Et te couche le chien
Sur les seins

73

Néron buta l'infante
Et sonna l'éléphante
A coups de verre à menthe

Nez-rond botta la fente
Et son nez l'oliphante
A coups de verre à dentes

74

Je suis mal hélicon
Et mou de l'éléphon
J'ai le cerveau comac

Je suis nul en siphon
Et j'ai mal au typhon
J'ai le cerveau cloaque

Je suis moule du fond
Ou bocal à poisson
J'ai le cerveau qui flaque